Depuis 2010, ce projet de recherche est co-construit entre le groupe femmes du SNES, l’Institut de recherche de la FSU, des groupes disciplinaires du secteur contenus du SNES et trois chercheures. Ce projet s’attache à faire avancer la connaissance scientifique des mécanismes de différenciation des trajectoires professionnelles et des conditions d’emploi des hommes et des femmes au sein de professions très féminisées. Syndicalement, l’analyse des conditions du travail des femmes et des hommes et de l’impact du sexe et du genre dans les relations au travail est essentielle pour la construction de nos revendications. – Quels aspects cristallisent les tensions entre collègues hommes et femmes au travail évoquées par les syndicalistes dans l’établissement et dans l’exercice du travail ? – Ces tensions se jouent-elles uniquement entre collègues ou également dans les rapports avec la hiérarchie ? L’attitude de cette dernière varie-t-elle selon le genre ? Y-a-t-il des spécificités disciplinaires ? – Quelles sont les spécificités des attentes des femmes en terme de planification du travail, de reconnaissance au travail, … pouvant créer des situations de conflits avec leurs collègues masculins ou au contraire des complicités? – L’organisation du travail, les modes de gestion des établissements prennent-ils en compte les spécificités de l’activité selon le genre, dans un environnement professionnel où la proportion de femmes dans les établissements est très élevée ? Les conditions de travail sont-elles réellement identiques pour les hommes et les femmes enseignants ? Ressentent-ils/elles des inégalités de sexe dans l’exercice de leur activité ? A quel moment de leurs carrières ? Les personnels de l’éducation (femmes et hommes) s’épargnent-ils et elles réellement le stress associé aux arbitrages entre temps de travail rémunéré, temps pour la famille et temps pour soi ? Comment les enjeux de conciliation de la vie professionnelle et familiale sont-ils pris en compte par leur direction ? Dans ce cas, le critère de genre intervient-il dans la réaction de la hiérarchie ? En réponse à ces questions, cette recherche-action veut offrir une analyse plus riche et plus complexe du quotidien de l’activité, des formes de pénibilité du travail des personnels de l’éducation, hommes et femmes, que celle véhiculée par l’imaginaire collectif. Il nous restera, dès la rentrée 2014, à nous emparer de ces résultats pour mieux agir sur nos conditions de travail. Ingrid Darroman, responsable du groupe Femmes du SNES Marylène Cahouet, pour l’Institut de Recherche de la FSU

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