Député de Charente-Maritime, auteur d’une proposition de loi sur la fin de vie.
Propos recueillis par Matthieu Leiritz
1) Quels sont les points principaux de votre proposition de loi?
Pourquoi vouloir rester jusqu’au bout quand vous savez que vous êtes condamné à court terme et que vos souffrances physiques et psychiques seront, en dépit des progrès de la médecine et du dévouement des soignants, réfractaires à tout traitement thérapeutique ? Pourquoi endurer une cruelle agonie quand la mort peut vous délivrer d’une vie qui n’est plus qu’une survie douloureuse sans espoir de guérison ? Ces questions existentielles, nous sommes tous amenés à nous les poser un jour, pour nous-mêmes ou pour nos proches.
Il est donc nécessaire de reconnaître le droit d’obtenir une assistance médicalisée active à mourir pour un personne en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable.
C’est le sens de la proposition de loi sur « le droit à une fin de vie libre et choisie » dont je suis le rapporteur à l’Assemblée nationale.
2) Comment expliquer le blocage de votre initiative par l’opposition LR?
L’obstruction parlementaire qui s’est manifestée par le dépôt de plusieurs milliers d’amendements, venant d’une poignée de députés hostiles à ce droit, visait à empêcher le vote de cette proposition de loi dans les délais impartis par le règlement de notre Assemblée. L’article 1, l’article pilier de cette loi, a néanmoins pu être voté et à une immense majorité: 83% des députés l’ont approuvé.
3) Comment analysez vous les récentes annonces du Président de la
République sur ce sujet?
Cette décision du Président de la République d’ouvrir une Convention citoyenne s’accompagne de l’engagement qu’une loi soit votée au Parlement en 2023. Si cette Convention citoyenne est réellement représentative de l’opinion publique, je ne doute pas qu’elle approuvera cette avancée sociétale majeure pour notre pays.
Vous trouverez ici les échos de toute notre activité : engagement pour défendre les droits de toutes et tous, actions pour la défense des libertés individuelles et collectives, une activité indissociable de notre projet de transformation sociale.Des remarques, des questions ? Contactez nous à : droits.libertes@snes.edu