Par Sandrine Clément (Secteur Droits et Libertés)

La loi actuelle ne réussit pas à résorber les difficultés qui persistent en matière de fin de vie. Elle ne propose rien notamment pour les patients dont le pronostic vital est engagé à moyen terme mais dont les souffrances sont intolérables et impossibles à apaiser.

Le comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans son dernier avis rendu en juin 2022 accepte pour la première fois l’idée qu’il existe « une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir, à certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger ». Si cet avis marque un changement avec les précédents rapports du comité, on peut regretter que ce ne soit pas une véritable rupture assumée. Certains membres ont en effet choisi de faire part de leurs doutes, publiés en complément de l’avis de l’institution. Ils émettent des réserves sur la mise en place d’une aide active à mourir. C’est que la question de la fin de vie fait débat au sein d’un tel comité à l’image de la société.

Emmanuel Macron a choisi de relancer le sujet pour en faire l’objectif de son quinquennat, dans un contexte où l’opinion publique accepte de plus en plus largement la notion de l’euthanasie, aidé en cela par l’exemple de pays voisins dans lesquels l’euthanasie est autorisée de manière très encadrée. Elle est d’ailleurs accessible à certains français qui en ont les moyens, ce qui pose toujours la question de l’inégalité de l’accès aux soins y compris face à la mort, inégalité totalement absente du rapport du comité. Lors de son dernier congrès, le Snes-Fsu rappelait d’ailleurs que « les moyens humains et matériels doivent être mis en oeuvre pour permettre à tout.e.s et partout un accès aux soins palliatifs », encore trop mal connus et inexistants sur certains territoires.

Le débat débutera sous forme d’une convention citoyenne qui sera entre autre menée par le CESE. Quand on se souvient d’une certaine « convention citoyenne sur le climat », déplorable afiichage de participation démocratique, cela fait peur et nul doute que l’attente risque d’être bien longue pour les malades avant de voir voter une loi en faveur de leur libre choix à mourir. S’il est clair que la règle, c’est le respect de la vie humaine, cela peut justifier aussi qu’on l’interrompe quand elle ne peut se poursuivre que dans l’horreur.

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