Et maintenant ?

L’évacuation de la « jungle » de Calais est terminée.
Les migrants ont rejoint les 450 centres
d’accueil et d’orientation (CAO) répartis sur le
territoire français. Dans ces lieux provisoires, ils
sauront s’ils ont le droit de demander l’asile en
France. Pour les autres, qui se retrouvent en centres
de rétention administrative (CRA), l’avenir est
incertain, explique la Cimade. Car le respect de
leurs droits n’est pas au rendez-vous.

Histoire sans fin…

Concernant les mineurs, douze associations (Solidarité
laïque, Emmaüs, le Secours catholique…) ont
protesté contre le traitement de ces enfants en danger
considérés d’abord comme n’importe quel
migrant au mépris du dispositif législatif : prise en
charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), accompagnement
éducatif, juridique et psychosocial…
Les 1 500 mineurs de la jungle ont été emmenés dans les
CAO pour mineurs isolés étrangers.
Le GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés)
dénonce une dispersion dans des lieux « improvisés »
et « inadaptés à l’accueil de personnes mineures »
et ce, « sans concertation avec l’autorité judiciaire
ni avec les services de l’aide sociale à l’enfance ».
Officiellement, tout est réglé : le gouvernement
parle de personnes « mises à l’abri » et de
233 migrants accueillis au Royaume-Uni. Mais
l’opération « humanitaire » improvisée ne saurait
résoudre une situation globale. Les migrants, qui ont
afflué dans un premier temps à Paris, place Stalingrad,
ont été depuis envoyés vers des solutions provisoires.
Il s’agit en fait de les rendre invisibles. Dans
les CAO-MIE, des jeunes ont déjà fugué. « Les
migrants reviendront au printemps », lâche un CRS
de Calais, probablement dans des squats ou des
abris de fortune car rien n’est résolu pour eux.
Conflits et crises vont continuer à jeter sur les routes
un nombre toujours plus important de réfugiés à
Calais et ailleurs. Le gouvernement ne veut plus de
camps, à juste titre, mais pourquoi les mesures
nécessaires n’ont-elles pas été prises avant pour
empêcher leur formation en accompagnant dignement
ces millions de personnes ? À quand une politique
d’immigration respectueuse des droits, à commencer
par le droit à la circulation ? Une politique
qui assure un accueil véritable à ceux qui veulent
s’installer en France ?

Marylène Cahouet

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