Elles sont une vingtaine d’associations à dénoncer une situation dramatique notamment dans le Nord-Est de Paris où les personnes vivent dans des « conditions sanitaires déplorables, privées d’accès à leurs droits fondamentaux ».
Elles dénoncent la dégradation physique et psychique des migrants.
« Il y a beaucoup de violences policières depuis deux ans. On fait en sorte que les exilés ne s’installent pas, qu’ils soient toujours en fuite. Ils vivent dans l’inconfort et le mépris le plus total », déplore une militante.
« La situation est très dégradée. Avant, les associations avaient plus de moyens », regrette-t-elle encore. D’où la décision de faire grève le 9 avril. Pendant une journée, à l’exception des distributions alimentaires, pas de conseils juridiques, pas d’accompagnement dans les démarches de santé, pas de dons de vêtements…

Humanité empêchée
Le directeur général d’Emmaüs Solidarité, Bruno Morel, précise : « il y a un phénomène de ras-le-bol. L’histoire se répète : on a mis 25 000 personnes à l’abri en 17 mois à la Porte de la Chapelle, puis la structure a fermé et les campements se sont reconstitués. On a connu une trentaine d’opérations de mise à l’abri en deux ans ! Dans les campements parisiens, 20 % des gens ont le statut de réfugiés, ça veut bien dire que le système ne fonctionne pas ! C’est indigne de notre pays de voir des gens ne pas satisfaire leurs besoins vitaux ».
Louis Barda, coordinateur pour Paris de Médecins du Monde, ajoute : « les campements se reforment vers la périphérie. Les gens sont rendus invisibles, exténués après des années d’errance et de rejet en Europe. Cette violence s’ajoute à celle de l’exil et du parcours migratoire ».
La situation des femmes est particulièrement tragique : parfois âgées, parfois enceintes, elles sont vulnérables. Il n’y a plus d’accueil physique pour prendre rendez-vous en préfecture, pour déposer une demande d’asile, les lieux d’accueil de jour ont fermé. Cela génère frustration et colère chez les exilés, et les bénévoles, en première ligne, se sentent impuissants.
Le 9 avril, les associations l’ont redit : les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités. Il faut un véritable dispositif de premier accueil sur le territoire et des conditions dignes de vie à toutes et à tous. Ces personnes ont fui guerres, famines, conditions climatiques insupportables, elles ont parcouru des kilomètres dans des conditions effroyables, au péril de leur vie, il est scandaleux de ne pas leur offrir l’hospitalité.

Marylène Cahouet

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