Lancée à la fin de l’été par le président de la République, poursuivie début octobre par un débat parlementaire à froid, et conclue par la publication d’un entretien du chef de l’État dans Valeurs actuelles, l’offensive du pouvoir contre les immigrés s’est concrétisée par l’annonce d’une série de mesures, présentées comme équilibrées.
Celles-ci, pourtant, accréditent les idées de ­l’extrême droite.
Il en est ainsi de celles relatives à la santé. Profitant des légitimes inquiétudes suscitées par la dégradation des services publics, dont témoignent les mobilisations des services d’urgence, le gouvernement entonne l’air du « tourisme sanitaire » en établissant un délai de carence de trois mois pendant lesquels les demandeurs d’asile n’auront plus droit à la protection maladie universelle, ni les migrants à l’aide médicale d’État, et en créant l’obligation d’accord préalable de la Sécu pour les actes « non urgents » (ce qui peut englober une grande partie des soins).

Logique de quotas
De même, les contrôles seront « durcis » à la fois sur l’accès à la protection sociale et sur les versements de certaines prestations, notamment l’aide aux demandeurs d’asile. Mais derrière cette offensive contre les 110 000 demandeurs d’asiles, on trouve une transformation radicale de la logique de l’immigration dite « économique » avec la mise en place de quotas, rebaptisés « objectifs chiffrés », selon les « besoins des entreprises ».
En expliquant que la logique de cette mesure était de « permettre aux Français de trouver du travail », la ministre du travail a explicité la reprise du vieux slogan du Front national faisant de l’immigration la cause première du chômage.
Inutile de dire que le pendant « humanitaire » à ces mesures, à savoir la promesse – une de plus – d’accélération des procédures d’examen des demandes d’asile, ne pèse pas grand-chose, surtout que plus d’un tiers d’entre elles relève de la réglementation dite de « Dublin », c’est-à-dire séjournant en France mais demandant l’asile dans un autre pays européen. Si l’accélération de cette procédure aboutit a plus de rejet, on ne voit pas bien où se situe l’amélioration.
Une fois de plus, les plus démunis feront les frais de l’incapacité à répondre à l’urgence sociale d’un gouvernement qui ne sait que dresser les victimes de sa politique économique les uns contre les autres.

Hervé Le Fiblec

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