Pauvreté des annonces
La pauvreté progresse en France : ils sont désormais 8,8 millions, dont 1,6 million d’enfants. Les chiffres sont alarmants, et le SNES avec la FSU les déplorent depuis longtemps en demandant de vrais efforts financiers et humains pour répondre à ces priorités.
On pourrait donc se réjouir d’un plan pauvreté. Mais on constate que les formules bien tournées (« Favoriser la mixité sociale dès les premiers pas ») sont des vœux pieux au regard des moyens dérisoires engagés : que représentent 300 centres sociaux, 100 centres et maisons de santé dans les quartiers prioritaires ou 125 M € pour l’offre d’hébergement, à l’échelle du territoire national et sur la durée du quinquennat ?
La plupart des mesures seront réalisées à moyens constants : ainsi, le dédoublement des CP/CE1 en REP/REP+ aux dépens du secondaire (suppressions de postes) ou du primaire en REP ou non (CM2 en surnombre, locaux inadaptés…) ; ainsi, « Devoirs faits » au collège, mis en place au détriment des heures d’enseignement.

Un plan libéral
Autre exemple : « l’obligation de formation jusqu’à 18 ans pour assurer à tous les jeunes des compétences ». Or, il ne faut pas confondre scolarisation, mandat historique du SNES et de la FSU, et formation de type stage ANPE ou apprentissage si l’on veut améliorer le niveau de qualification des jeunes et leur permettre l’accès
à l’emploi. La casse annoncée de l’enseignement professionnel est donc en totale contradiction avec l’objectif affiché quand l’apprentissage n’est qu’une chimère, les patrons recherchant avant tout des profils bac +2.
Surtout, l’idéologie ultralibérale qui sous-tend les propositions pose problème : les pauvres seraient responsables de leur situation et il faudrait le leur rappeler en conditionnant les aides versées à de substantiels efforts de leur part. On lit ainsi : « renforcement des droits et devoirs et obligation contractualisée avec les départements » concernant l’accompagnement des allocataires…
Contrat de pauvreté : renvoyé au local. Il fallait oser…
Plus largement, ces annonces prétendent faire oublier tous les cadeaux faits aux entreprises et aux plus riches ainsi que les mesures antisociales à répétition.
Le SNES, avec la FSU, restera vigilant à ce que les engagements positifs, même minimes, soient tenus par des moyens à la hauteur et que ceux qui instaurent de nouveaux contrôles et une méfiance généralisée envers les pauvres soient retirés.
Il concrétisera son engagement en participant notamment à la journée mondiale de refus de la misère le 17 octobre avec ATD Quart Monde.

Michel Décha

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