Le « plan pénitentiaire » ne comporte guère de mesures concrètes nouvelles. L’objectif affirmé de 8 000 détenus en moins paraît ainsi assez peu crédible : en juillet, la population carcérale dépassait les 70 000, en hausse de 3 % depuis le début de l’année.
Ainsi, le développement des alternatives et aménagements des peines courtes ne concernerait au mieux que 6 000 à 7 000 personnes, alors que leur suppression pour celles de plus de six mois aura un effet sans doute inverse. De plus, rien n’est avancé pour limiter le volume et la durée des détentions préventives, car cela impliquerait de donner plus de moyens à la justice.

Construire des prisons : une fausse solution

Au lieu de cela, c’est la création de 15 000 places de prison supplémentaires qui est mise en avant.
Pourtant, l’expérience montre l’effet « d’appel » d’une telle politique : la surpopulation carcérale s’accroît, tandis que les crédits dégagés ne sont pas utilisés pour lutter contre la vétusté des locaux, aggravant les conditions de vie des détenus, avec pour conséquence l’augmentation de l’insécurité en prison. Quant aux dispositifs de « réinsertion », ils en restent au stade des bonnes intentions, la communication ministérielle oscillant entre valeur « disciplinaire » d’un travail qui reste exonéré des règles du droit du travail, et renvoi aux Régions pour les politiques de développement d’une formation professionnelle qui ne concerne qu’un détenu sur sept aujourd’hui. Au-delà de la « com’ », tout reste donc à faire.

Hervé Le Fiblec

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