Les chiffres donnent le tournis : les données
personnelles de 50 à 80 millions d’utilisateurs
du réseau social Facebook ont été divulguées
à des tiers (scandale Cambridge Analytica) mais
l’entreprise semble sortir indemne de la tourmente,
forte de ses 2,2 milliards d’utilisateurs. Malgré
l’audition de son dirigeant par le Congrès, et une
campagne de désinscription, le cours de l’action
repart à la hausse.
En France, les recours à la
CNIL (Commission nationale de l’informatique
et des libertés) ne cessent d’augmenter : 8 360
plaintes reçues en 2017, contre 6 000 en 2011 et
7 900 en 2015. L’utilisation des informations
personnelles des internautes concerne 27 % d’entre
elles, soit la première cause de recours.
Contre Goliath
Il s’agit, la plupart du temps, de demandes de
rectification ou de suppression de contenus demeurées
sans réponse, mais les utilisateurs s’inquiètent à
présent des technologies connectées qui envahissent
le quotidien, et de la communication de leurs
informations personnelles à des tiers.
Cette augmentation des signalements révèle une
prise de conscience et on peut se réjouir que de
plus en plus de citoyens fassent respecter leurs
droits. Le combat semble encore bien inégal toutefois
face aux géants du numérique sans scrupules que
sont les Gafam. Une forte volonté politique est
nécessaire pour répondre à ces enjeux, par exemple
en renforçant la CNIL et en lui donnant les moyens
de se développer et de jouer pleinement son rôle,
et en investissant dans l’éducation au numérique
dès le plus jeune âge.
Fabian Clément
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