Les armes tuent. Et si par chance elles ne le font pas, elles mutilent, défigurent, amputent.
Les armes dites non létales ne font pas exception. Flashballs, grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense (LBD), toutes ont montré leur dangerosité et leur inefficacité, au point que le Conseil de l’Europe et le Défenseur des droits ont solennellement demandé à la France d’en abandonner l’usage.
Au 4 février, 2 060 personnes ont été blessées parmi les manifestants, dont 69 en situation d’urgence absolue, et 1 325 du côté des forces de l’ordre dans le cadre du mouvement, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur.
Il existe des alternatives bien plus efficaces, comme les stratégies de désescalade ou l’extraction ciblée d’individus violents qui avaient cours jusqu’ici en France, et sont en vigueur chez nos voisins européens.
Une exception française en Europe
Les armes sublétales sont interdites en Scandinavie et en Autriche, autorisées dans une seule région sur 16 en Allemagne dans le cadre d’opérations du maintien de l’ordre.
Au Royaume-Uni, leur utilisation reste rarissime, tout comme l’usage du gaz lacrymogène.
En Belgique, elles sont limitées à l’intervention en prison ou à la neutralisation rapide d’une personne dangereuse.
En Catalogne et au Pays basque, les polices régionales ont également renoncé à l’utilisation de balles en caoutchouc.
Pour une suspension immédiate
Si les violences à l’égard des forces de l’ordre sont totalement inacceptables, l’usage des armes ne l’est pas plus. La tâche première des forces de l’ordre consiste à protéger les citoyens et à leur permettre d’exercer leurs droits constitutionnels, ont le droit à manifester.
Or, le gouvernement agite le chiffon rouge des violences pour faire peur aux manifestants pacifiques et mieux poursuivre sa logique répressive, comme l’ont montré ces dernières semaines les gardes à vue massives d’adultes et de lycéens, par la suite largement remis en liberté sans aucune suite pénale, et le projet de loi anti-casseurs.
Aurélia Sarrasin
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