Ce projet de loi a suscité les levées de boucliers d’une large partie de la société civile attachée au principe d’égalité entre les citoyen-nes au sein de la République.
De nombreuses associations, à l’instar de la
Ligue des droits de l’homme (LDH) et de
SOS Racisme, ont alerté l’opinion. On a également
constaté une opposition au sein même du
gouvernement et dans la majorité, jusqu’à provoquer
la démission de la ministre de la Justice.
MESURE INAPPLICABLE
Mis en difficulté, le gouvernement a donc
choisi une porte de sortie bien hypocrite : la
déchéance pour tous. Fallacieusement présentée
comme égalitaire, cette mesure ne pourra
en tout état de cause pas être appliquée aux
« mononationaux » du fait de la notion d’apatridie,
interdite à juste titre par plusieurs conventions
internationales. Elle se révélera donc pour ce qu’elle est : inutile parce
qu’elle n’offrira aucune protection
contre des fanatiques, et
dangereuse parce qu’elle risquera
de provoquer un sentiment
de stigmatisation de la part
de français-es d’origine étrangère
déjà en mal de reconnaissance
et d’intégration.
DES LOGIQUES POLITICIENNES
On peut s’interroger quant aux
buts poursuivis par le gouvernement,
qui semble obéir à des
logiques politiciennes, donnant
des gages à la droite et à l’extrême-
droite plutôt qu’à la
gauche à l’horizon de 2017. Cela
ne peut qu’encourager des réactions
xénophobes et racistes
déjà en constante augmentation
sans pour autant assurer le
légitime besoin de sécurité de
citoyens inquiets qui ont besoin
d’une autre réponse politique
que l’abdication des principes
démocratiques et républicains
pour assurer leur protection.
Rassembler tous les citoyen-nes
autour d’un réel projet politique
porteur d’espoir, faire vivre l’égalité
et la démocratie sur tous les
plans sont les meilleures armes contre l’obscurantisme,
bien plus que l’entêtement stérile et
le rejet de l’autre.
Aurélia Sarrasin
En Suède : la déchéance rejetée
Au moment même où les députés français
approuvaient le projet d’inscription de la
déchéance de nationalité dans la Constitution,
leurs homologues suédois viennent de rejeter
un texte qui prévoyait une mesure similaire.
Seuls les 45 députés du parti d’extrême droite
représenté au Parlement, qui avaient proposé
cette mesure, ont voté pour. Les autres députés
ont tous voté contre (236 voix) ou se sont
abstenus (les 16 députés du Parti de gauche).
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