Cédant à la pression de la société civile, le
gouvernement a fini par abandonner l’inscription
de l’état d’urgence dans la Constitution,
ainsi que la déchéance de nationalité pour les
Français, binationaux ou non. Pour autant, l’entêtement
dont il a fait preuve en voulant imposer ces
deux mesures, à la fois contre l’opinion et
contre sa propre majorité, ne cesse d’inquiéter,
tant sur la forme que sur le
fond.
D’abord, parce que ces
mesures allaient au-delà
même des
demandes de
l’extrême
droite. Elles
auraient constitué
une grave fragilisation
de la démocratie
en donnant des pouvoirs
très étendus à l’exécutif
hors de tout contrôle de
la justice, et provoqué une
rupture d’égalité entre les
citoyen-nes.
Ensuite parce que, loin d’en
abandonner l’idée même,
le gouvernement cherche
à présent à faire passer les mesures voulues pour le renforcement de l’état
d’urgence par la petite porte de la réforme de la loi
pénale.
Ne pas opposer justice et sécurité
Ainsi donc, le gouvernement est resté sourd aux
alertes lancées par les différentes organisations
attachées aux principes démocratiques et
républicains, dont fait partie le SNES-FSU. Il
n’apporte pas de garantie supplémentaire de
protection contre le terrorisme, mais par
contre de larges restrictions en matière de
l i b e r t é s
i n d i v i –
duelles pour
l’ensemble
des cito yenne-
s. Il est dangereux
d’induire que l’exercice
de la justice s’oppose à
la sécurité.
Où sont passées les
résolutions de celui
qui disait vouloir
vaincre avec « la République,
avec nos armes, celles
de la démocratie, avec nos institutions,
avec le droit » ? n
Aurélia Sarrasin
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