L’affaire Weinstein et les différentes prises de
parole sur les réseaux sociaux et dans les
médias ont permis de commencer à lever
l’omerta pesant sur les victimes de violences
sexistes. Avec un chiffre à faire frémir : 12 %
des femmes ont subi un ou plusieurs viols durant
leur vie, et 85 % d’entre elles connaissent leur
violeur, selon un récent sondage IFOP pour la
fondation Jean-Jaurès. Ce n’est donc pas
à l’extérieur, mais bien souvent dans la sphère
privée que se tapissent la plupart des agresseurs.
Et plus de huit fois sur dix, contrairement
aux idées reçues, l’agresseur fait partie
de l’entourage familial, amical ou professionnel,
quand il n’est pas carrément l’(ex)conjoint
(49 % des agresseurs déclarés par les victimes
concernant les viols à l’âge adulte).

Libérer la parole
Les victimes de viol n’osent pourtant que trop
rarement dénoncer les faits :
elles ne sont que 15 % à porter plainte, et
seulement 38 % d’entre elles ont osé en parler à
un ou une proche, preuve qu’il reste encore un travail
de fond à effectuer pour entendre la parole des
victimes de violences sexuelles, qui sont dans
leur grande majorité des violences conjugales et
intrafamiliales.
Enfin, 51 % des femmes violées l’ont été durant
leur enfance (17 %) ou leur adolescence (34 %).
Ce qui signifie que des victimes de viol se trouvent
nécessairement parmi nos élèves : sur une
classe de 30 élèves, cela représente en
moyenne presque deux élèves. Et cela
rien que pour les filles victimes de viol.
Car les garçons en sont victimes eux aussi.
En tant que personnels de l’éducation,
il nous faut donc être extrêmement
vigilants et savoir, nous aussi, voir les signes
d’alerte des victimes silencieuses et entendre
leur parole.

Aurélia Sarrasin

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