EDITO Notre corps, nous-mêmes ? Dès qu’apparut la notion de «  genre «  dans les manuels scolaires consacrés aux SVT, débuta une polémique insensée développant l’idée que l’on allait nier la différenciation sexuelle. Les mouvements récemment apparus dans les écoles, suscités par diverses forces réactionnaires, n’ont fait que l’amplifier. Or, s’ il y a en chacun de nous des caractéristiques biologiques, un corps qui nous précède, corps de femme, d’homme, les stéréotypes de genre procèdent bien pour leur part de l’éducation. C’est notamment au nom de la différence des corps que la hiérarchisation sociale des sexes, et donc des genres, est justifiée par celles et ceux qui prônent la complémentarité et non l’égalité des sexes. A cause de ce corps nous sont attribuées des capacités et des compétences spécifiques. C’est ce corps qui permet à l’Autre de nous jauger, nous classer, nous percevoir laid ou beau, laide ou belle, capable ou non d’autorité ou de puissance, du genre féminin ou masculin. Ce corps qui nous embarrasse parfois, ce corps qui souffre, éprouve du plaisir, s’épanouit ou non dans la maternité, ce corps maltraité, ce corps envié, caché, ce corps qui travaille, est en action à chaque instant, dans chaque sphère de nos vies, privée, publique ou professionnelle. C’est au nom de ce corps sexué que les genres se contruisent : si « on ne nait pas femme, on le devient », on nait toujours de sexe féminin ou masculin. De cette naissance, découle une vie liée au genre attribué à notre sexe et à la place de ce genre dans la société. Le droit à la liberté de ce corps est un véritable enjeu dans les luttes d’émancipation des femmes, il a été et est toujours au centre des luttes pour l’égalité des sexes : IVG, contraception, libération sexuelle, image du corps des femmes, violences, viol, harcèlement sexuel, vieillissement, mode, droit au travail… A l’heure de réformes réactionnaires sur l’IVG en Europe et dans le monde, à l’heure des débats sur la Gestation pour autrui, sur l’abolition de la prostitution, à l’heure ou de plus en plus de femmes meurent de violences conjugales, où les injonctions de beauté, de sexualité, sont de plus en plus pressantes, il est primordial de réfléchir à la place du corps dans notre quotidien. Défendre les droits des femmes à disposer à tous les moments de leurs corps est un enjeu syndical, humain et politique. Ce 8 pages a pour objectif de l’expliciter et de redonner les repères nécessaires à la réflexion pour défendre les droits des femmes à disposer à tous les moments de leurs corps. « Le corps, s’il peut être le creuset de l’oppression, est aussi le lieu par lequel il est possible de s’émanciper. Le corps est politique et il est action. » Cécile Proust Frédérique Rolet, co-secrétaire générale Ingrid Darroman, responsable du groupe femmes

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