Eduquer à l’EGALITE Être une femme est perçu comme un facteur de frein dans l’évolution de carrière par les agents publics et les salarié-es du privé (baromètre 2012 de la perception des discriminations au travail – défenseur des droits et OIT). Pendant longtemps, l’école a enseigné que le suffrage universel avait été adopté en 1848, presque cent ans avant que les femmes l’aient obtenu. Notre quotidien et celui de nos élèves est imprégné par les assi- gnations de genre : chacune, chacun, aurait un rôle, des métiers, quasi déterminés suivant son sexe biologique. Ces stéréotypes sont très présents à toutes les étapes de notre vie de façon plus ou moins insi- dieuse, dans le milieu professionnel, dans notre vie privée, et également à l’école. Quand un programme de SVT est revu en 2011, c’est plus de 10 % des député-es qui s’indignent du bouleversement que constituerait l’enseignement de l’égalité réelle : le genre est construit, et ce n’est pas qu’ une théorie comme on voudrait bien nous le faire entendre. Le procès de Valladolid des femmes a lieu à tous les moments de la vie quotidienne ; leurs compétences, leur relation au travail, leur rapport aux enfants, sont analysés à l’aune de leur sexe d’appartenance. L’école pour toutes et tous que nous revendiquons ne peut donc se passer d’enseigner l’égalité entre les sexes, de déconstruire ce qui, hors de nos murs, et parfois dedans, est véhiculé. Éduquer à l’égalité au quotidien, c’est permettre aux élèves de s’émanciper, de les armer dans la compréhension du monde, de ce qu’elles et ils sont et feront. Nous devons participer à bouleverser un monde dans lequel 80 % des tâches ménagères sont encore effectuées par les femmes, dans lequel une femme meurt tous les trois jours victime de violence conjugale, dans lequel à même emploi, pour une même année, ce n’est qu’au 2 mars de l’année suivante qu’une femme atteindra le salaire annuel de son collègue homme. Les caricatures des livres pour enfants, les catalogues de jouets, les médias, la publicité, l’invisibilité des femmes dans les programmes, l’absence de moyens donnés aux établissements pour travailler avec nos élèves sur la lutte contre les discriminations, sont des obstacles quotidiens à nos missions. Or l’éducation à l’égalité doit faire partie de notre chantier, car l’égalité des droits ne suffit pas. Il y a plus de 150 ans, Louise Michel écrivait : « Si l’égalité entre les sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine ». À nous d’élargir, avec nos élèves, cette brèche… Nous espérons que ce 8 pages pourra être un de vos outils. Frédérique Rolet, Ingrid Darroman Dossier réalisé par Marie-Laure Blanchard, Marylène Cahouet, Sandrine Charrier, Ingrid Darroman, Marjorie Galy, Alfredo Giannuzzi, Maryvonne Guigonnet, Olivier Lelarge, Florence Ligonnière, Félicité Montagnac, Véronique Ponvert, Daniel Rallet

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