Un pas en avant …
En juin, le Comité consultatif national d’éthique,
après quatre ans d’une douloureuse gestation,
accouchait d’un avis favorable pour l’égal
accès de toutes les femmes à la PMA et plus
particulièrement au don de sperme.
Le 12 septembre dernier, la secrétaire d’État
à l’Égalité femmes-hommes, qui a aussi en charge
les questions de LGBTphobies, a annoncé que l’engagement
de la PMA pour toutes serait tenu en 2018.
« En termes de calendrier, nous serons sur l’année qui
arrive, 2018, probablement avec les révisions de
la loi bio éthique »,
avait-elle précisé.

… deux pas en arrière
Las, le rétropédalage est vite arrivé. Marlène
Schiappa a précisé, quelques jours après son
annonce triomphale, que le calendrier législatif
sera débattu dans le cadre des lois de bioéthique
en 2018, afin que l’engagement soit tenu… avant
la fin du quinquennat.
Plusieurs membres du gouvernement sont loin
d’être favorables à cette ouverture, que ce soit
des ministres issus de la droite, tel Gérald Darmanin
(ancien bras droit de Christian Vanneste, homophobe déclaré
et condamné), ou de la gauche, tel le ministre de l’Intérieur
(l’auteur du « droit de conscience »
des maires concernant le mariage pour tous).
La « manif pour tous » est d’ailleurs vite montée
au créneau, rejointe curieusement par Charlie Hebdo
avec une couverture et un dossier à charge, mélangeant,
comme les réactionnaires, PMA et GPA.

Se mobiliser
C’est un combat pour l’égalité et pour la justice
sociale, car de nombreuses femmes ou couples
de femmes qui en ont les moyens se rendent déjà
à l’étranger (Belgique, Espagne, Danemark).
De nombreuses collègues homosexuelles vivent un
véritable parcours de la combattante, contraintes de
gérer l’administratif, le financement, le calendrier
impératif, et sont soumises, comme toutes les femmes
ayant recours à la PMA, aux aléas des autorisations
d’absence, avec un vrai dilemme. Celles-ci n’étant
pas de droit, faut-il cacher le motif au risque de se
voir refuser cette demande ou bien le dire et
éventuellement affronter un encadrement lesbophobe ?
La PMA pour toutes, qui est aussi un mandat du
SNES-FSU, devra, pour aboutir, voir la société
civile se mobiliser. Les familles sont multiples.
De nombreux travaux sociologiques attestent de
la diversité constitutive des modèles familiaux.
Les enfants élevés par des couples de femmes ou
par des femmes seules vont très bien, et certainement
pas plus mal que les autres. Il est grand temps que la voix
des réactionnaires de tout poil arrête d’envoyer des
messages de haine. Ils n’ont pas le monopole de la famille.

Aurélia Sarrasin

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