La ministre de la Santé a annoncé en novembre l’ouverture du don du sang aux HSH(1), à partir du printemps 2016, mais sous conditions.

Avant cette ouverture, le simple fait de mentionner, pour un homme, avoir eu une relation sexuelle avec un autre homme, même dix ans avant, l’excluait du don du
sang ou du plasma. Il est désormais possible de donner… mais à condition de ne pas avoir eu de rapports sexuels avec un autre homme pendant douze mois pour le sang et de quatre mois pour le plasma. Ces conditions sont irréalistes. Il s’agissait de répondre à une double équation : mettre fin à une discrimination, existante depuis 1983, tout en garantissant une sécurité transfusionnelle.

Les HSH présentent en effet un risque global d’exposition au VIH plus important que les autres populations (40 % des nouvelles contaminations par an), qui résulte
d’une plus forte proportion de personnes HSH vivant avec le VIH. Les pratiques à risques rentrent aussi en compte, mais ne sont pas un facteur déterminant (il y a plus de pratiques à risques chez les hétérosexuels).

Des études seront conduites afin de réduire le délai, ce qui est souhaitable. Il est regrettable en revanche que le critère déterminant n’ait pas été celui de l’exclusivité
sexuelle, puisque celui retenu exclut non seulement la plupart des HSH sexuellement actifs, mais aussi les couples homosexuels exclusifs sexuellement,
ce qui réintroduit de fait une discrimination, au moins entre les couples.

Olivier Lelarge

(1) Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, pour intégrer ceux qui ne se définissent pas comme homosexuels bien qu’ayant des rapports sexuels.

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