La trêve hivernale, de courte durée, ne fait pas oublier la dure réalité des sans-abris et de ceux qui souffrent du mal-logement.

Avec la trêve hivernale (1er novembre 2017 – 31 mars 2018) qui interdit les
expulsions locatives, des milliers de locataires vont pouvoir souffler un peu.
En attendant, les expulsions n’ont pas cessé. Bien au contraire, elles ont augmenté de 140 % en 15 ans ! Ni l’âge, ni la fragilité sociale ne protègent plus
d’une expulsion : les personnes âgées ne sont plus épargnées, notamment à Paris. Elles subissent d’importantes hausses de loyer depuis plusieurs décennies quand on ne leur signifie pas tout simplement leur congé. Les bénéficiaires prioritaires du Droit au logement opposable (DALO) n’échappent pas non plus
à l’expulsion, malgré l’obligation de relogement.

Bidonvilles
Pour la première fois, en application de la loi du 27 janvier 2017,
les occupants des bidonvilles vont bénéficier de la trêve hivernale.
Le sociologue, Julien Damon, décrit le retour de ce phénomène en France
alors qu’il avait été éradiqué depuis les années 80. Il estime à «une vingtaine de milliers les habitants de campements et bidonvilles en métropole et à plus de
200 000 dans les cinq départements d’outre-mer».
Ce retour, scandaleux pour la cinquième puissance mondiale, s’inscrit dans une triste réalité : des centaines de milliers de personnes vivent actuellement dans la rue.
La trêve, est un répit, certes, pour des milliers des personnes car l’expulsion est une violence sociale inacceptable, d’autant plus que les dispositifs d’hébergement sont saturés. Mais le scandale du mal-logement perdure.
La politique du gouvernement qui rogne les APL, met les offices publics d’HLM en grande difficulté, va à l’encontre du droit au logement.

Marylène Cahouet

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