L’Irlande a voté à 66,4 % la libéralisation
de l’avortement. Une grande victoire
pour les droits des femmes.
Cette victoire vient couronner une
campagne déterminée des mouvements
féministes irlandais.

Le 25 mai dernier, les Irlandaises et
les Irlandais ont voté massivement le
droit à l’avortement qui était jusque-
là strictement interdit sur le sol irlandais
sauf si, exception qui n’existe que
depuis 2013, la mère est « en danger
de mort ».
C’était l’une des lois les plus restrictives
d’Europe avec celles en cours à
Malte et en Pologne. Il était de fait
impossible pour une femme d’avorter
en cas de malformation du fœtus ou
de viol, sauf si elle court un « risque réel
et substantiel pour sa vie ».
Avorter en Irlande, c’était encourir jusqu’à
quatorze ans de prison.

Aller voir ailleurs
Dans les cas extrêmement rares
d’interruption de grossesse autorisés
en Irlande (vingt-cinq avortements
par an), la femme devait justifier de
son état psychologique devant deux
psychiatres. Les femmes souhaitant
avoir recours à un avortement se
rendaient donc en Angleterre voisine,
avec toutes les difficultés, les coûts et
l’organisation que cela implique. Celles
qui ne pouvaient s’offrir ce séjour à
l’étranger sont obligées de commander
des pilules abortives sur internet, ce
qui n’est pas sans danger en cas de
complication.

Un souffle d’espoir
Maîtriser son corps est un droit fonda-
mental que toute femme devrait
pouvoir exercer librement sans être
l’objet de contrôle ou de réprobation sociale,
y compris lorsqu’il s’agit d’avortement.
Les parlementaires devront désormais
préciser les conditions du droit à
l’avortement en Irlande, qui devrait être
autorisé jusqu’à douze semaines de
grossesse « sans restrictions ». Ce vote
constitue également un souffle d’espoir
pour les femmes nord-irlandaises pour
lesquelles l’avortement reste pour
l’instant interdit.
Cette victoire reflète un changement
profond des mentalités, redonne
espoir aux Européennes et Européens
qui doivent défendre pied à pied le
droit des femmes à disposer de leur
corps, contre les attaques réaction-
naires. Le SNES et la FSU se félicitent
d’une telle victoire pour les droits des
femmes en Irlande, surtout dans un
pays où le poids de l’Église et
des traditions catholiques
était si fort.
Une victoire acquise entre autres par les
syndicats irlandais qui ont milité pour
le oui avec de nombreuses organisations
féministes, associatives et politiques du pays.

Aurélia Sarrasin

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