Dans plusieurs États américains, les droits des femmes ont subi dernièrement un terrible retour en arrière.
À l’État d’Alabama, revient désormais le triste honneur de disposer de la législation la plus restrictive en matière d’IVG aux États-Unis : l’avortement y est strictement interdit, y compris en cas de viol ou d’inceste.
L’avortement redevient donc un crime, sauf si la mère encourt un danger vital.
Les médecins qui pratiqueraient un avortement encourent une peine de 10 à 99 ans de prison.
Le cas de l’Alabama illustre une tendance plus générale des États républicains à restreindre le droit à l’avortement. Des textes interdisant aux femmes de Géorgie, du Kentucky et du Mississippi d’avorter dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés ont été promulgués avant d’être bloqués par des tribunaux. Le parti républicain semble s’aligner sur les positions de D. Trump qui a plusieurs fois qualifié l’avortement de « meurtre ».
Certains Républicains espèrent faire revoir la décision « Roe versus Wade », qui avait légalisé l’avortement au niveau national en 1973.
Balayer devant sa propre porte
En France, aussi, l’IVG est régulièrement remise en cause. Centres saturés, déclarations anti-IVG de syndicats de gynécologues, baisse des subventions aux associations : il est de plus en plus difficile d’avorter en France, voire impossible à certaines périodes de l’année, faute de volonté publique. Les femmes, notamment les plus vulnérables, se retrouvent ainsi privées de leur droit à maîtriser leur corps.
À Monaco comme en Andorre, où le Président est coprince, l’IVG est totalement interdite, même en cas de viol ou d’inceste.
Pour le SNES-FSU, il est plus qu’urgent de supprimer la clause de conscience qui permet à un médecin de refuser un avortement à une femme, et de redonner les moyens aux centres IVG afin qu’ils puissent accueillir les femmes. Chez nous aussi, la copie est à revoir.
Aurélia Sarrasin
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