L’assassinat de Daphne Caruana-Galizia devant son domicile le 16 octobre dernier rappelle avec brutalité les risques encourus dans certains pays par celles et ceux qui dénoncent les malversations financières des grands acteurs économiques.
Cette journaliste maltaise dénonçait depuis des années les fraudes et la corruption qui sévissent dans son pays, État membre de l’UE. Elle faisait partie du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ) qui avait publié les « Panama
Papers » en 2016 et ont publié, quelques semaines après son assassinat, les
« Paradise Papers ».
La fraude et la corruption volent les peuples des ressources fiscales nécessaires à la redistribution et à la justice sociale. Combinées aux politiques d’austérité, elles tuent chaque jour : misère et grande pauvreté, problèmes de santé publique, dégradation
ou disparition des services publics. La grande criminalité participe de cette logique mortifère qui affaiblit les États et leur ôte les moyens d’agir (réguler, prévenir, protéger les citoyens menacés).
Crime politique ?
Le nom de Daphne Caruana-Galizia vient allonger la liste des journalistes assassinés dans l’exercice de leur métier.
La liberté de la presse est vitale pour nos démocraties. Souhaitons que l’horreur et l’indignation suscitées par cet assassinat odieux perdurent et encouragent journalistes, citoyens et politiques à exiger que toute la lumière soit faite sur les
paradis fiscaux et sur tous les mécanismes de fraude à grande échelle contre lesquels les pouvoirs publics doivent lutter sans relâche.
Fabian Clément
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