Le lycée Le Castel à Dijon accueille depuis plusieurs
rentrées des jeunes migrants grâce à la classe d’accueil UPE2A.
Les parcours de ces jeunes sont divers, n’ayant pas tous des papiers et
parfois sans ressources. Ce sont des élèves volontaires pour apprendre et perfectionner leur français, s’intégrer dans les classes et se former à des pratiques
professionnelles (hôtellerie, aide à la personne,pâtisserie…).
Des personnels d’éducation, parents d’élèves, lycéens et la section locale SNES-FSU, la FCPE et l’UNAPE ont créé un collectif « Lycée d’accueil international du Castel ». À ce jour, neuf lycéens arrivants en France sont accompagnés dans
leur demande de titre de séjour et/ou de ressources.
Parfaitement intégrés
Certains de ces élèves migrants, devenus majeurs au cours de l’année scolaire,
ont été « jetés » à la rue.
La communauté scolaire et le collectif ont réagi face à cette situation inhumaine
en organisant leur soutien et leur accueil. A…, élève du lycée, et sa famille ont eu une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Arrivé depuis 18 mois, il parle maintenant couramment le français.
Intégré parfaitement en section hôtelière, il suit des stages où il
satisfait totalement ses maîtres de stage.
Soutenu et accompagné par des syndicats (FSU,CGT et FO) et des as sociations locales (RESF 21, LDH…), le collectif a interpellé sans succès des élus
afin de les alerter sur les situations alarmantes de ces élèves migrants.
Le mouvement s’est poursuivi par des grèves, repas festifs et manifestations avec
les lycéens du Castel. La dernière manifestation du 18 mai a rassemblé plus de
300 personnes dans les rues de Dijon.
Les lycéens se sont emparés de l’article premier de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789 : les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
La proposition de la préfecture pour A… : il faut que sa famille parte, y compris son petit frère actuellement scolarisé en collège, pour que sa demande de titre de séjour étudiant soit examinée ! Une proposition en tous points scandaleuse. La mobilisation
se poursuit pour accompagner cette famille et crier haut et fort le droit à la scolarisation pour A… et son petit frère.
Mais traiter au cas par cas les dossiers de ces élèves ne suffit pas : le collectif demande maintenant au Président de la République et au Ministre de l’Édu-
cation nationale un protocole d’accueil de ces élèves migrants, qui donnerait notamment à nos jeunes un titre de séjour et les ressources nécessaires le
temps de leur scolarité.
Marine Bignon
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